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Joie

L’apôtre Paul exhorte les Thessaloniciens (5,16) : « Frères, soyez toujours dans la joie, priez sans relâche, rendez grâce en toutes circonstances. » Parfois l’exaltation de certains croyants confrontés à des difficultés m’a agacé. L’obligation d’être joyeux à heures fixes peut être une forme de déni de la réalité, une politique de l’autruche. Elle ne dure jamais très longtemps.
En même temps, l’expérience montre que la joie surgit là où on ne l’attend pas. Je vois le visage des enfants de la rue de Bamako, vivant dans des conditions lamentables, et pourtant capables de jouer et d’être vraiment joyeux. Je me souviens de cet ami malade profondément joyeux.  Je pense à la joie partagée avec une personne sur son lit de mort…
Paul nous rappelle que la joie est plus profonde qu’une émotion. Elle vient du plus profond de nous, de ce lieu où la source de la vie jaillit, la sanctuaire de nos cœurs ?, là où Dieu demeure. C’est la prière qui nous permet de retourner au cœur de notre cœur où la joie surgit. Il existe beaucoup de raisons pour que l’accès à la source soit bouché. L’eau vive de la joie se répand même par les plus petits interstices.
L’Avent est l’occasion de prier, de prendre le temps de retourner au plus profond de notre cœur. Comme dans une quête du Moyen Age, nous risquons de retrouver et de réveiller des vieux démons. Le temps est peut-être venu de les affronter et de les vaincre. Mais ce sera l’occasion de raviver le don reçu le jour de notre baptême. Paul disait à Timothée (2 Tim 1,6)?: « Voilà pourquoi, je te le rappelle, ravive le don gratuit de Dieu. » Cette invitation s’adresse à chacun et à chacune d’entre nous. Va puiser aux sources de la joie !

Pascal Boidin, mariste