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Weekly bulletin Sunday 5th May 2019

Agneau….

Dans le texte de l’Apocalypse de Jean (5,11-14) que nous lisons ce week-end, toutes les puissances du ciel se prosternent devant l’Agneau immolé. Notez le paradoxe, un petit d’animal innocent et victime qui est placé sur le trône dans les cieux.  

Au temps de l’Exode, lorsque le peuple hébreu est libéré de la terre d’Egypte, le sang de l’agneau marque les portes des familles du peuple et les protège de l’ange exterminateur venu tuer les premiers nés. Pour l’évangéliste Jean (19,14), le moment où Jésus est condamné à mort, correspond à celui où les agneaux du repas pascal sont immolés au Temple.  

L’agneau qui est immolé pour sauver le peuple est associé à Jésus. Le grand prêtre Caïphe l’avait prophétisé?(Jean 11?,50) : «?il est de votre intérêt qu’un seul homme meure pour le peuple et que la nation ne périsse pas tout entière.?». La mort de l’innocent, signifié par l’agneau, sauve le peuple et nous par extension aujourd’hui.  

En dénonçant la mort de l’innocent, l’être humain se grandit. Il est si facile de la justifier?: «?il l’avait bien cherché, il a pris des risques inconsidérés…?» En accueillant l’innocent qui souffre, c’est le plus petit qui est accueilli et la société est retournée. Elle devient à proprement parler évangélique.  

C’est de cette société dont nous parle la vision grandiose de Jean. Les plus grands, les plus puissants se prosternent devant l’innocent et lui rendent sa dignité. Vénérer l’Agneau de Dieu aujourd’hui, c’est aussi accueillir notre propre innocence. Car dans l’évangile, l’innocence n’est pas perdue, derrière nous, mais elle est devant nous restaurée par le geste d’amour du Christ, son don de lui-même. Ce renversement des valeurs ne peut pas nous laisser indifférents. A notre place, nous pouvons faire advenir une société plus conforme à l’évangile.  

Pascal Boidin, mariste