Prophète??
Après la mort de Salomon, le royaume de David est divisé entre le royaume de Juda avec comme capitale Jérusalem et celui d’Israël avec comme capitale Samarie. En 722 avant Jésus-Christ, les Assyriens prennent Samarie et déportent la population.
Amos, originaire du royaume de Juda prophétise à Béthel sanctuaire du royaume d’Israël sous le règne de Jéroboam II vers 750 avant notre ère. Il dénonce l’injustice qui ne cesse de croître à Samarie et dans toutes les villes d’Israël. Il affirme que les inégalités et la rapacité des possédants vont conduire à la destruction du royaume d’Israël.
Sa prédication, pour le moins, dérangent et le prêtre Amazias l’invite à entrer chez lui. C’est là qu’Amos lui répond?: «?Je n’étais pas prophète, ni fils de prophète?; j’étais bouvier, et je soignais les sycomores. Mais le Seigneur m’a saisi et c’est lui qui m’a dit?: «?Va, tu seras prophète pour mon peuple Israël.?»? (7,15)
Par la bouche d’Amos, Dieu voulait dire que les forces de divisions et l’esprit de lucre conduisait Samarie à sa perte. C’était une mise en garde, une invitation à la conversion qui ne fut pas entendue.
Ces mêmes forces de mort sont à l’œuvre aujourd’hui dans nos sociétés. Et comme au temps d’Amos, il n’est pas trop tard pour les refuser. La parole du Pape François sur l’accueil des étrangers, l’écologie, l’invitation à la conversion et à la sainteté et la miséricorde ressemble à celle d’Amos. Elle prend en compte la réalité de notre temps et nous invite à choisir la vie. Et comme Amos, le Pape ne parle pas en son nom propre, mais il est envoyé par Dieu pour être prophète pour notre temps.
Je me demande comment, à Notre Dame de France, nous pouvons nous mettre à l’écoute de cette parole et vivre ainsi la dimension prophétique de notre baptême.
Pascal Boidin, mariste