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Weekly bulletin Sunday 15th April

Coupable ? (Actes 3,13-15.17-19)

Qui est coupable de la mort de Jésus ? C’est la question que Pierre pose au peuple de Jérusalem. A vrai-dire, sûrement Pilate qui avait le pouvoir de le mettre à mort et de la relâcher. Pierre l’exonère dans ce discours en disant qu’il était prêt à relâcher Jésus. Il accuse le peuple qui l’a livré et renié devant Pilate. Le peuple, aussi, a des circonstances atténuantes car il agit par ignorance.

Chercher un coupable humain pour la mort de Jésus, n’est-ce pas une impasse ? Certains ont voulu accuser le peuple juif. Cette accusation ne tenait pas car elle oubliait que Jésus, sa famille et ses amis étaient Juifs. Elle a justifié l’horreur de la Shoah dont nos sociétés, nos familles, ne sont pas encore guéries.

Lorsqu’il s’agit de juger un frère ou une sœur, il est bon de se rappeler la réaction de Jésus devant la femme prise en flagrant délit d’adultère. Il dit aux accusateurs : « Que celui d’entre vous qui est sans péché lui jette la première pierre ? » (Jean 8,7). Curieusement, le péché se masque derrière l’accusation. En dénonçant le mal, au loin, l’accusateur détourne les yeux du mal qui le ravage. L’Accusateur, c’est dans le livre de l’Apocalypse le nom de Satan.

Déjouer l’accusation, dénoncer l’accusateur, c’est se libérer du Mal. En ces temps difficiles, où la cohésion sociale est menacée par la violence aveugle du terrorisme, dénonçons le Mal. Les derniers mots du Père Hamel, assassiné à Saint Etienne du Rouvray furent : « Va-t’en Satan ». Il ne dénonçait pas ces pauvres garçons perdus enfermés dans la violence mais l’ennemi du genre humain : l’Accusateur. Le sacrifice de Jésus l’a vaincu une fois pour toute et la vie et la résurrection l’ont définitivement emporté. Pourtant ce combat continue, au cœur de nos existences même si nous croyons que le Mal est déjà vaincu.

Pascal Boidin, mariste