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Weekly bulletin Sunday 8th July 2018

Force ou faiblesse??

Paul n’a pas peur des paradoxes?: «?Car lorsque je suis faible, c’est alors que je suis fort?» écrit-il dans ce passage de la lettre aux Corinthiens (12,10).  

Le christianisme a parfois été accusé de faire l’éloge de la faiblesse. Et pourtant, Jésus apparaît fort face à ses détracteurs. Il leur répond avec intelligence, évite les pièges. Pendant sa passion, face à la puissance de Pilate et des grands prêtres, il apparait faible ou plutôt impuissant…  

Au fond, la vraie difficulté est que nous confondons force et puissance. Le jeune enfant rêve de toute puissance. Si je demande quelque chose, cela se réalisera tout de suite. Et ce rêve nous hante même à l’âge adulte. Nous pouvons voir ce désir de toute puissance à l’œuvre dans les décisions brutales de quelques chefs d’état. Les plus vulnérables sont en général les premières victimes de cette pathologie.  

Le prophète Daniel (2,31-45) représente le pouvoir aveuglé par sa puissance comme un colosse au pied d’argile. Il est très impressionnant mais si une pierre vient taper sur son talon, il s’effondre et devient une ruine inoffensive. En visitant les ruines du complexe nazi de Nuremberg ou le palais gigantesque de Ceausescu à Bucarest, j’ai eu l’impression d’avoir affaire à des colosses aux pieds d’argiles.  

La force de Paul est celle du Christ. C’est celle d’un homme qui met sa confiance dans le projet d’amour de Dieu, qui connait ses limites et pour Paul son péché. Il sait qu’il a eu raison de faire confiance et que la vie triomphera même si, aujourd’hui, la situation est compliquée. C’est une vraie et belle force que nous reconnaissons parfois dans la vie de nos frères et sœurs. C’est lorsque nous mettons notre foi en Jésus-Christ, que nous reconnaissons que nous avons besoin de lui que nous sommes forts.  

Pascal Boidin, mariste